dimanche 24 mai 2009

les coups de latte


J’ai parfois l’impression que la vie ressemble à un jeu de coups de lattes dans la gueule.
Pas vous ?
Vous trouvez ça trop noir ?

Je vous explique le fond de ma pensée :

Prenez un bébé, tout rose, les pieds doux et tendres, le regard nébuleusement positif, tout va bien.

Y a maman.
Je suis bien.
Il fait chaud mais pas trop, y a du bon lait chaud, y a nounours tout doux et de gros dodos profonds.

Et puis on apprend plein de choses : je me déplace, je marche tout seul à quatre pattes puis debout et je suis fier.

Voilà papa qui est rigolo.

Qu’il est fort Popa !
On veut être comme lui super fort de super héros !

Et en cas de difficulté, y a les câlins de Moman et de nounours.

Bref jusque là tout va bien.

Et ça va commence à sérieusement se gâter.

Ben oui, forcé.

Y a la nounou. Ben où elle disparaît Moman ? où elle est ? est ce qu’elle va revenir un jour me chercher ?
1ère latte.

Et puis arrive l’école.
Les grands qui nous bousculent ( au mieux), la conne de maîtresse qui comprend rien à ce qu’on dit et qui nous tend un mouchoir alors qu’on a envie de faire pipi.
Les jeux de lettres A et B font C et nous on y comprend rien.
Mais où elle st Moman ? quand est ce qu’elle arrive pour nous sortir de là ?

Autre latte.

La scolarité et ses délices.
Les interro, les profs plus cinglés les uns que les autres, les « camarades de classe « qui nous en font voir de toutes les couleurs, les cours de piscine quand on a la crève et 40° de fièvre, les cours de gym quand on se fout bien de notre gueule,
Les premières remarques des garçons : t’a s vu le thon ?? ah ah ah !!

3ème latte dans la gueule.
Où il est nounours ? que sont devenus mes beaux rèves bleus ?

L’adolescence…
Point assez culminant dans l’horreur !
Tout nous broute sévère.
Moman Popa, mais que des connards finis.
Les boutons plein la gueule, 3 nanas pour contenir des ragnagnas sanguinolents, 0 en physique chimie cause encore rien compris, on est censés sourire ?

4ème coups de latte.

Les 1ers amours.
Bon, ils peuvent commencer tôt ceux là. Mais admettons que c’est vers 20 ans qu’on en prend quand même plein la gueule,
Entre les beaux ( ou les belles) qui ne voient que notre copine ( ou copain). Les gros moches qui nous collent aux fesses.
Nos fesses qui n’arrêtent pas de vouloir s’étendre plein ouest.
Ah bon faut se marier quand on est en cloque, même avec ce gros dégueu de jean claude ?
Le cœur est un organe qui fait mal.
On le découvre joyeusement.
5ème coup de latte in the noze.

L’arrivée dans la vie sociale et professionnelle.
Ah bon 35heures c’est sur deux jours ? et le reste de la semaine on travaille aussi ? ah c’est chouette ça !
Ah bon le grand idiot du village là qui n’arrête pas de me faire Ch… c’est lui mon patron ? ah très bien !
Et la pétasse là qui se peint les ongles tout en racontant des histoires aussi chiantes que la pluie à longueur de journée c’est ma collègue de bureau ? et ca va être ça toute ma vie ?
ah chouette ! si ! si !
Non non je ne veux pas pointer à l’ANPE et finir sous les ponts. Merci patron.

6ème coup de latte in the gueule
mais le pire reste à venir et on va commencer à bien le pressentir.

Ben oui si vous vous devenez quelqu’un d’adulte et responsable et professionnel et PACSE, la logique veut que ceux qui vous entourent deviennent Vieux et malades.
Bon je passe votre chat ou votre chien qui était là depuis pas mal d’années mais qui est allé droit non pas au paradis comme il le méritait beaucoup mais direct in the poubelle communale. Plof voilà, médor ou moumoune ton temps est fait.
Le mien aussi , non ?
Non ? faut continuer ?

Ben oui attendez voir bon y a des gens que vous appeliez papy mamy, pépé mémé, grand-mère grand tata et j’en passe.
Il faut se rendre à l’évidence ils sont de plus en plus petits voire rabougris. Ils deviennent tous gris ou tout jaunes ; ça dépend de leur maladie. Chacun la sienne pas de jaloux.
Le pire c’est que la leçon qu’ils vous donnent c’est de profiter de votre belle jeunesse.
Mais nous on en bave déjà pas mal entre le salop de patron, le mari qui devient con comme la lune ( ou notre femme , pas de jaloux), nos gosses qui geignent un max ou qui se choutent à l’héro pour oublier qu’ils ont des parents aussi pourris que nous. Bref notre belle jeunesse ? notre belle jeunesse ?? car ça va être encore pire ??

Je passe le fait que vos rides se creusent un peu . ben oui forcé, (nombre d’années x stress x pertes de tout espoir en un avenir meilleur =rides), la peau de vos genoux tombent, vos joues se transforment en bas joues et idem pour vos fesses qui tirent sacrément la gueule. Vous avez bien évidement fait une crois ferme et définitive sur le fait d’être beau ou belle un jour.
Mais bon ça fait parti des règles de ce jeu.

Vos dents tombent mais c’est encore une fois logique, coups de latte obligent !

Je ne sais plus à combien de coups de lattes je suis mais bon ça fait déjà pas mal. A ce stade on commence à ne plus compter.


On ne compte d’ailleurs plus dans pas mal de domaines.
Les noels, les anniversaires, les copains ( ines) avec qui on a couchés ou non, les cuites du samedis, les promesses non tenues, les compromissions à ce que l’on avait promis à Nounours, les enterrements auxquels on assiste, les déceptions en tout genre ( ah tiens jean claude couche avec la voisine, ah tiens jean claude couche aussi avec le voisin, ah tiens Momo a fait une overdose alors qu’il m’avait promis la veille ne fumer que des gitane, ah tiens !)

Plus rien ne nous étonne.
On a tout vu, tout entendu, dit tout et son contraire.
Le jeu de coups de lattes se corsent de mois en mois.
Il est loin le temps de nos pieds doux et roses.
Les bras de Moman n’existent plus.

Si quelque chose nous étonne quand même vachement, c’est que les quelques années qui nous restent à vivre vont être encore plus dures.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire